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Dérogations espèces protégées (animales ou végétales)

Certaines espèces animales et végétales sont protégées. Les interventions humaines impactant ces espèces ou leur habitat sont encadrées. Une dérogation à la protection de ces espèces peut être accordée, sous conditions, pour des raisons scientifiques, écologiques, économiques, sanitaires, etc. Nous vous présentons la réglementation.

Cette fiche se focalise sur les restrictions prévues dans le droit français. Elle ne couvre pas les restrictions liées à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

En savoir plus sur la CITES

Plus d’informations concernant cette Convention, les espèces concernées et les restrictions qui lui sont associées sont  disponibles sur son site officiel .

Les principaux services en lignes et formulaires concernant la CITES sont disponibles aux liens suivants :

    Généralités

    La délivrance de dérogations aux interdictions peut être prononcée aux conditions suivantes :

    • Il n’existe pas d’autre solution satisfaisante, pouvant être évaluée par une tierce expertise

    • Et la dérogation ne nuit pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle.

    La dérogation peut être prononcée pour l’une des raisons suivantes :

    • Dans l’intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats naturels

    • Pour prévenir des dommages importants notamment aux cultures, à l’élevage, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et à d’autres formes de propriété

    • Dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques

    • Pour d’autres raisons impératives d’intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l’environnement. Les projets répondant à ces critères sont les suivants : projets d’installations de production d’énergies renouvelables ou de stockage d’énergie dans le système électrique, y compris leurs ouvrages de raccordement aux réseaux de transport et de distribution d’énergie et les projets de réalisation d’un réacteur électronucléaire ou d’installation d’entreposage de combustibles nucléaires.

    • À des fins de recherche et d’éducation, de repeuplement et de réintroduction de ces espèces et pour des opérations de reproduction nécessaires à ces fins, y compris la propagation artificielle des plantes

    • Pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, d’une manière sélective et dans une mesure limitée, la prise ou la détention d’un nombre limité et spécifié de certains spécimens.

    À noter

    La capture temporaire d’animaux protégés en vue de leur baguage ou de leur marquage à des fins scientifiques doit systématiquement faire l’objet d’une dérogation.

    Conditions de la dérogation

    Les dérogations accordées précisent les conditions d’exécution de l’opération concernée. Elles peuvent être soumises à la tenue d’un registre.

    À noter

    L’autorisation environnementale a valeur de dérogation à la protection des espèces protégées. Un projet ayant obtenu une autorisation environnementale n’a donc pas besoin de faire de demande de dérogation : il en bénéficie automatiquement.

    Le bénéficiaire d’une dérogation peut transférer celle-ci à une autre personne. Le nouveau bénéficiaire déclare le transfert au préfet ou, dans les cas concernés, au ministre chargé de la protection de la nature. La déclaration doit intervenir au moins un mois avant la date d’effet du transfert.

    Connaître le service à qui envoyer la demande

    Les demandes de transfert doivent être adressées à la préfecture du département du lieu de l’opération pour laquelle la dérogation est demandée :

    •  Dreal  (France métropolitaine hors Île-de-France)

    •  Drieat Île-de-France 

    •  Deal  (dans les  Drom ).

    Les contacts de ces services sont disponibles ici :

    Dans les cas suivants et à titre d’exception, elles doivent être adressées au ministre chargé de la protection de la nature :

    • Opérations ayant des objectifs de recherche et d’éducation conduites sur le territoire de plus de 10 départements par des personnes morales placées sous la tutelle ou le contrôle de l’État

    • Lorsqu’elles concernent des animaux appartenant à une espèce de vertébrés protégée, menacée d’extinction en France en raison de la faiblesse de ses effectifs et dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département, pour les opérations suivantes : enlèvement, capture, destruction, transport en vue d’une réintroduction dans le milieu naturel, destruction, altération ou dégradation du milieu particulier de l’espèce.

    Cette déclaration mentionne :

    • Si le nouveau bénéficiaire est une personne physique, ses nom, prénoms et adresse du domicile

    • S’il est une personne morale, sa dénomination ou sa raison sociale, sa forme juridique, l’adresse de son siège social ainsi que la qualité du signataire de la déclaration

    • La nature des activités du nouveau bénéficiaire et justifie la qualification des personnes amenées à mettre en œuvre l’opération autorisée.

    Dans le délai d’un mois à compter de la date de réception de la déclaration, l’autorité qui l’a reçue :

    • Soit accepte le transfert et en délivre récépissé

    • Soit refuse le transfert, dans le cas où le nouveau bénéficiaire ne dispose pas des capacités suffisantes pour respecter les conditions dont est assortie la dérogation. Ce refus est notifié au bénéficiaire initial de la dérogation et à l’auteur de la déclaration.

    Si, dans le délai d’un mois, cette autorité n’a ni délivré récépissé de la déclaration, ni refusé le transfert de la dérogation, ce transfert est autorisé.

    Modifications substantielles

    Toute modification substantielle d’une activité, d’une installation, d’un ouvrage ou de travaux ayant bénéficié d’une des dérogations à la protection d’espèces protégées doit faire l’objet de la délivrance d’une nouvelle dérogation.

    Cela s’applique, que cette modification intervienne avant la réalisation du projet ou lors de sa mise en œuvre ou de son exploitation.

    La modification apportée à une activité, une installation, un ouvrage ou des travaux est considérée substantielle si elle :

    • En constitue une extension devant faire l’objet d’une nouvelle évaluation environnementale

    • Ou est de nature à entraîner des dangers et inconvénients significatifs pour des espèces protégées.

    Autres modifications

    Toute modification non-substantielle d’une activité, d’une installation, d’un ouvrage ou de travaux ayant bénéficié d’une des dérogations à la protection d’espèces protégées doit être notifiée, qu’elle intervienne avant la réalisation du projet ou lors de sa mise en œuvre ou de son exploitation.

    Le bénéficiaire de la dérogation doit la porter à la connaissance de l’autorité administrative compétente (préfecture ou ministère chargé de la nature), avant sa réalisation, avec tous les éléments d’appréciation.

    Connaître le service à qui envoyer la demande

    Les demandes de transfert doivent être adressées à la préfecture du département du lieu de l’opération pour laquelle la dérogation est demandée :

    •  Dreal  (France métropolitaine hors Île-de-France)

    •  Drieat Île-de-France 

    •  Deal  (dans les  Drom ).

    Les contacts de ces services sont disponibles ici :

    Dans les cas suivants et à titre d’exception, elles doivent être adressées au ministre chargé de la protection de la nature :

    • Opérations ayant des objectifs de recherche et d’éducation conduites sur le territoire de plus de 10 départements par des personnes morales placées sous la tutelle ou le contrôle de l’État

    • Lorsqu’elles concernent des animaux appartenant à une espèce de vertébrés protégée, menacée d’extinction en France en raison de la faiblesse de ses effectifs et dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département, pour les opérations suivantes : enlèvement, capture, destruction, transport en vue d’une réintroduction dans le milieu naturel, destruction, altération ou dégradation du milieu particulier de l’espèce.

    L’autorité peut imposer des prescriptions complémentaires à l’occasion de ces modifications. Elle peut également en prononcer à tout moment s’il apparaît que le respect de ces dispositions n’est pas assuré par l’exécution des prescriptions initiales.

    Le bénéficiaire de la dérogation peut demander une adaptation des prescriptions imposées par la décision. L’absence de réponse à cette demande pendant plus de 2 mois à compter de l’accusé de réception doit être considérée comme une décision de rejet.

    Les dérogations peuvent être suspendues ou révoquées si les conditions fixées ne sont pas respectées.

    Une sanction de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende (personnes physiques), ou 750 000 € d’amende (personnes morales) est prévue pour le fait, en violation des interdictions ou des prescriptions prévues par une dérogation et par les règlements :

    • De porter atteinte à la conservation d’espèces animales protégées

    • De porter atteinte à la conservation d’espèces végétales protégées

    • De porter atteinte à la conservation d’habitats naturels d’espèces protégées.

    La tentative de commettre ces délits est punie des mêmes peines.

    L’amende est doublée lorsque les infractions sont commises dans le cœur d’un  parc national  ou dans une réserve naturelle.

    À noter

    La commission de ces infractions en bande organisée est punie de 7 ans d’emprisonnement et 750 000 € d’amende (personnes physiques), ou 3 750 000 € d’amende (personnes morales).